La première école de rugby fut créée à Lyon en 1954, pour accueillir le jeudi après midi les enfants de moins de 15 ans qui voulaient s’initier au rugby. Les clubs ont suivi, se dotant d’une structure pour apprendre le jeu aux plus jeunes, et les premiers tournois se sont organisés dans les années soixante. Celui de Michelin à Clermont-Ferrand devint une référence. Au cours d’un discours de fin de banquet, un dirigeant conclut son discours sur les jeunes et le rugby par les mots suivants : “École de rugby, école de la vie !” La phrase est devenue l’une des devises de ce jeu.
Dans les années soixante, peu d’éducateurs recevaient des formations sérieuses. C’étaient pour la plupart des joueurs des équipes premières, employés au service municipal des sports, que l’on détachait le jeudi pour encadrer les jeunes pousses. Le lien était ainsi créé entre les débutants et les joueurs confirmés, entre les enfants et les adultes. En s’enracinant chez les benjamins et les minimes, les clubs se renforçaient.
Depuis les années quatre vingt dix, les clubs accueillent les poussins, les jeunes pousses et depuis peu les pépinières, âgés de 5 à 11 ans ! L’école de rugby prend des allures attendrissantes de garderie, avec tous ces petits êtres bondissant sur le terrain qui doit leur paraître gigantesque !
Pour l’heure nous avons des écoles de rugby florissantes qui, je l’espère, ne seront jamais appelées batteries. On insiste sur les relations humaines et le partage bien plus que sur les résultats. Sur le terrain se rencontrent les timides et les extravertis, les asociaux et les fusionnels, les maigrichons et les dodus...
Bienvenue, les enfants !
“École de rugby, école de la vie” : cette jolie expression traduit la volonté d’inculquer aux enfants bien plus qu’un savoir-faire. On ne vient pas y chercher le classement, ni la gloire éphémère d’une médaille, mais les fondements d’une vie d’homme ou de femme — car l’école de rugby est aussi ouverte aux petites filles. Des vestiaires où l’enfant se change avec les autres, aux mêlées où ils vont tous batailler ensemble, les petits se confrontent à la nécessité du partage, de la solidarité. L’école de rugby initie à la rudesse de l’existence. L’enfant y apprend à vaincre ses peurs, à se sentir plus fort.
Amitiés sportives.
Benoît Fargues